Exode des cadres algériens

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L’Algérie perd chaque année ses meilleurs cadres qui partent émigrer à l’étranger. L’exode des cerveaux prive le pays d’une élite capable de le hisser au niveau des nations développées.

Face à ce phénomène qui a pris de l’ampleur ces dernières années, les gouvernements successifs se sont montrés impuissants. Parfois, ils encouragent même les cadres à quitter le pays, en raison du manque de visibilité dans tous les domaines, de la crise économique endémique et de la corruption généralisée. La révolution du 22 février a redonné de l’espoir aux cadres algériens, mais ces derniers continuent de quitter le pays.

En campagne pour le référendum du 1er novembre sur la révision constitutionnelle ce mardi 27 octobre à Chlef, le ministre de la Justice a abordé ce sujet sensible. Sans langue de bois, Belkacem Zeghmati a pointé le doigt l’ancien système, sans charger les cadres algériens qui quittent le pays pour faire valoir leurs talents sous d’autres cieux.

Pour le garde des sceaux, les jeunes algériens sont « capables de réaliser des miracles » et de « relever les défis ». « Combien de cadres l’Algérie a formé ? Combien de jeunes formés ? Ils sont partis ailleurs, on n’a pas su comment se comporter avec eux. Les autres ont investi en eux, ils ont cueilli les fruits. Nous, on n’a rien obtenu. Pourquoi ? Parce qu’on ne leur a pas donné leurs droits. Aujourd’hui, dans n’importe hôpital en Europe, il y a des Algériens. Ils ont conquis toute la planète », a dit Zeghmati dans un meeting populaire.

Le ministre de la Justice a poursuivi en lançant des piques à ceux qui doutent des capacités des jeunes algériens, et qui les incitent à quitter le pays. Fait-il allusion à son collègue de la Jeunesse et des sports Sid Ali Khaldi, qui a lancé jeudi dernier à Alger : « Celui qui n’est pas content n’à quitter le pays ». Des propos qui ont scandalisé les Algériens, et le ministre a dû présenter ses excuses.

À l’opposé de Khaldi, M. Zeghmati s’interroge sur les raisons qui font que l’Algérie peine à retenir ses enfants.

« Ces jeunes ont convaincu le monde entier sur la capacité de l’université algérienne, des enseignants algériens. Est-ce que cela est impossible ? On ne peut pas retenir nos enfants chez nous. Est-ce que c’est raisonnable ? Est-ce qu’il y a une mère qui chasse ses enfants ? Est-ce qu’il y a une mère qui éloigne ses enfants ? L’Algérie, c’est la mère. C’est l’Algérie qui a enfanté ces cadres, comment se fait-il qu’aujourd’hui elle leur demande de partir ? Comment se fait-il que l’Algérie abandonne ses enfants ? Est-ce que c’est raisonnable ? Qu’est ce qui nous est arrivés ? Où étions-nous ? Qu’est ce qui nous a rendus aveugles ? Si les chouhadas étaient de retour, ils nous pendraient tous, sans exception, tous. C’est très grave ».

Pour Zeghmati, la nouvelle constitution est claire sur la place des expatriés algériens. « Il faut s’occuper convenablement de notre communauté algérienne à l’étranger, en tirer profit, même à distance », plaide-t-il.

Par: Ali Idir – TSA Algérie

28 octobre 2020 |

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