Le journal « Liberté » s’arrête après 30 ans d’existence
0Le quotidien francophone algérien « Liberté » cesse de paraître à partir du jeudi 14 avril, après la décision de son propriétaire, l’homme d’affaires Issad Rebrab, de le liquider.
« Merci et au revoir », titre le quotidien Liberté pour sa dernière Une, après 30 ans d’existence. « Le rideau est tombé sur Liberté, notre journal, votre journal qui a porté trente ans durant les idéaux de démocratie et de liberté et constitué le porte-voix de l’Algérie qui avance. C’est une page exaltante de l’exercice du métier qui se tourne, sous les coups de boutoir d’une politique médiatique pour le moins hostile, inefficiente et, surtout, dommageable pour les intérêts et l’image du pays », écrit en Une le journal qui porte la devise « Le droit de savoir et le devoir d’informer ».
« C’est une voie et une voix de l’expression plurielle qui s’éteint dans un pays sur la pente de la non-pensée unique » Kamel Daoud, journaliste-écrivain à Liberté.
Une voix qui s’éteint
Après avoir connu l’euphorie lors de l’ouverture du paysage médiatique au secteur privé à la fin des années 1980, l’Algérie a vu disparaître ces vingt dernières années des titres comme Le Matin, La Tribune ou l’hebdomadaire La Nation, faute de revenus publicitaires et en raison d’une chute de leurs ventes. La fermeture de Liberté survient dans un climat difficile pour la presse algérienne, avec une dizaine de journalistes poursuivis ou condamnés, notamment pour diffamation d’hommes politiques ou en raison de publications sur les réseaux sociaux.