L’électrochoc numérique vs avocats
0« L’électrochoc, c’est une onde électrique que l’on fait passer dans l’encéphale pour traiter certaines maladies mentales et la dépression. C’est notamment la thérapie pratiquée par l’infirmière tortionnaire dans Vol au-dessus d’un nid de coucou. On pourrait peut-être faire une analogie semblable et sous-titrer l’idée de cet article comme Vol au-dessus d’un nid d’avocats ! », à condition qu’elle n’aboutisse pas à une lobotomie.
La révolution numérique aura-t-elle un effet thérapeutique pour les avocats et les justiciables ? Pourtant, certains spécialistes la redoutent. Les technolgies modernes vont-elles capter leur clientèle et finir par revêtir leurs robes noires ? Après tout, les experts l’ont predit : « les interlocuteurs les plus élémentaires, sur des sujets usuels, seront des boîtes de dialogue qui répondront à des questions usuelles (…) Enfin, l’intelligence artificielle va s’orienter vers les outils prédictifs qui, en toutes matières et pour tous usages, vont modifier nos comportements ».
En guise de modification, faisons le pari que le perfectionnement du numérique permettra un accès facilité à la prestation juridique. De plus en plus, déjà, celle-ci devient une forme de consommable.
Elle transforme le regard du justiciable. Alors certes, le client discute les prix ; discute la qualité. La prestation de l’avocat perd de son sacré pour devenir un simple produit. Produit, disons nous ? Oui, mais peut-être cela n’est-il pas aussi péjoratif que l’on veut bien le croire. D’autant que « L’avocat ne peut plus simplement être le spécialiste qui attend le client dans sa tour d’ivoire. Il doit devenir un prestataire de services, avec une démarche entrepreneuriale ».
« L’objectif est que l’avocat soit capable d’intégrer la technologie moderne dans son activité pour effectuer rapidement un certain nombre de tâches et afficher une valeur ajoutée. Aujourd’hui, plus de 80 % des besoins en droit ne sont pas satisfaits. Il y a donc un intérêt à développer le service juridique, pour favoriser l’accès à la connaissance du droit. C’est-à-dire sensibiliser au droit, le faire rentrer dans les maisons, dans les entreprises, dans les consciences. »